Référendum : quelques raisons de plus de voter Oui


L’actualité nous fournit chaque mois de nouvelles raisons de voter en faveur de la fusion de la Région et des Conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Depuis plusieurs semaines, Paris envoie des rafales meurtrières sur tout ce qui touche aux particularismes de l’Alsace. Jugez-en : il y a quelques semaines, le Conseil constitutionnel décidait que notre dispositif de corporations de métiers, efficace depuis un siècle, était contraire à la Constitution. En ce moment, le même Conseil constitutionnel est en train de décider du sort d’une partie importante du Concordat, risquant de fissurer l’un des acquis auxquels les Alsaciens sont le plus attachés. Depuis plusieurs mois, le rectorat et le ministère de l’Éducation nationale s’attaquent à l’enseignement bilingue français-allemand, alors qu’il s’agit là d’une condition essentielle du redressement économique de notre région.

Ces regrettables décisions sont ressenties comme des agressions, à juste titre, par de nombreux Alsaciens. Elles ont été rendues possibles par la naïveté, la passivité et l’imprévoyance des principaux responsables politiques alsaciens, de gauche comme de droite, qui n’ont jamais osé ni voulu s’opposer à l’État quand nos intérêts étaient en jeu. Il y a longtemps que le Conseil unique d’Alsace aurait dû être crée. Le 7 avril 2013 enfin, les Alsaciens vont pouvoir décider de la création du Conseil d’Alsace, du futur parlement régional.

Mais pour autant, ils ne donnent pas un chèque en blanc aux présidents UMP des collectivités. Ce référendum ne doit pas être considéré comme un aboutissement. Il faut au contraire que la victoire du Oui soit le point de départ d’une période de grands changements institutionnels qui donneront à l’Alsace des pouvoirs étendus et des ressources nouvelles. Le droit local, son toilettage et sa modernisation doivent relever de la seule compétence du Conseil d’Alsace. De même, il faudra progressivement régionaliser l’ensemble du système éducatif, et pas seulement l’enseignement bilingue.

Quant aux ressources de la Collectivité alsacienne, elles doivent être assises sur la création de richesse et non plus dépendre du bon vouloir de Paris : il faut qu’une fraction de la TVA collectée en Alsace reste en Alsace.

Que nos constitutionnalistes se mettent au travail, qu’ils prennent de la peine : c’est le fonds qui manque le moins.

Le bilinguisme français-allemand fut pendant des décennies l’un des grands atouts de l’Alsace. Aujourd’hui il est en passe de s’éteindre, en raison à la fois de la mauvaise volonté des services de l’Éducation nationale et de l’impéritie des responsables politiques alsaciens.