Fêtes musulmanes à Strasbourg : mais que font les Services vétérinaires ?


Vue de l'intérieur de l'abattoir temporaire de Strasbourg. Édifiant ! On voit le sang couler sur le macadam. Et dire que c'est une installation classée, censée respecter toutes les normes d'hygiène et de propreté. Le mardi 15 octobre, il pleuvait à seaux à Strasbourg. Comme à Belfort, c'est dans le réseau public que les effluents d'abattage ont été évacués. Voilà ce que les agents des Services vétérinaires et le préfet ont autorisé.

Vue de l’intérieur de l’abattoir temporaire de Strasbourg. Édifiant ! On voit le sang couler sur le macadam. Et dire que c’est une installation classée, censée respecter toutes les normes d’hygiène et de propreté. Le mardi 15 octobre, il pleuvait à seaux à Strasbourg. Comme à Belfort, c’est dans le réseau public que les effluents d’abattage ont été évacués. Voilà ce que les agents des Services vétérinaires et le préfet ont autorisé.

 Pendant deux jours, le mardi 15 et mercredi 16 octobre 2013, un abattoir temporaire installé rue de la Minoterie au Port du Rhin à Strasbourg a travaillé sans relâche. Pour la célébration des fêtes musulmanes de l’Aïd-el-Adha et de l’Aïd-el-Kebir, des centaines d’agneaux et de moutons ont été égorgés pendant deux jours au mépris des règles sanitaires élémentaires et sans respect aucun pour la souffrance animale, car évidemment, les animaux étaient égorgés sans étourdissement préalable. Les sacrificateurs choisis par le Conseil Régional du Culte Musulman avaient-ils les qualifications minimales requises pour cette fonction ? Pas sûr, pas sûr du tout. En tout cas, on se demande à quoi servent les représentants des Services vétérinaires. Cet abattoir temporaire n’était pas équipé pour assurer l’évacuation totale du sang, des matières fécales, des viscères et tissus résiduels de l’abattage. Les organisateurs ont-ils compté sur les eaux pluviales pour achever le nettoyage, emportant les saletés dans les réseaux publics ?

Retour au moyen-âge

Égorgement rituel des animaux sans étourdissement

Égorgement rituel des animaux sans étourdissement

Les agents des Services de la Direction Départementale de la Protection des Populations, qui ont la charge de veiller au respect des normes d’hygiène et de salubrité dans les abattoirs officiels de la région, se sont montrés d’un laxisme étonnant pour ce qui s’est passé dans cet abattoir rituel sous un chapiteau de toile. Les agents des Services vétérinaires savent être très tatillons quand ils veulent. Si un abattoir officiel se permettait le dixième des manquements pardonnés aux sacrificateurs du Port du Rhin, il serait immédiatement fermé par arrêté préfectoral. Le Préfet, parlons-en justement. C’est lui qui a donné l’autorisation d’installer l’abattoir rituel. Le préfet n’aurait-il pas commis un excès de pouvoir ? Probablement. En autorisant le Conseil Régional du Culte Musulman à organiser l’abattage rituel dans des conditions dérogatoires au droit commun, le préfet flirte avec l’excès de pouvoir, et surtout, il bafoue le principe de précaution. Et en matière de précaution sanitaire, les habitants du Port du Rhin devraient avoir leur mot à dire. On a mis des siècles à évacuer l’abattage des animaux des centres-villes. Et aujourd’hui, au nom d’une religion, on reviendrait aux pratiques moyenâgeuses ?

Avec la bénédiction de la presse locale officielle

Si le maire de Strasbourg et le préfet se sont lancés dans cette innovation rituelle et sociologique, c’est avec la couverture de la presse locale et officielle. Depuis une semaine, les DNA expliquent aux Strasbourgeois que l’abattage temporaire au Port du Rhin est un grand progrès, en conformité avec toutes les règles sanitaires. Mais c’est se moquer du monde ! Ce n’est pas à la presse de valider le respect des règles sanitaires. C’est, en théorie, le boulot des Services vétérinaires. Que font leurs agents ? Curieuse coïncidence : les bureaux des Services vétérinaires à Strasbourg se trouvent… 2, place de l’Abattoir. Ça ne s’invente pas.