Trop longs, les délais pour obtenir une IRM en Alsace !


Le baromètre des délais d’attente pour passer une IRM, imagerie médicale évoluée indispensable à une médecine de haut niveau, vient d’être publié par l’association Imagerie Santé Avenir. Les résultats sont alarmants pour la France, et plus encore pour l’Alsace.

Ces délais trop longs constatés en France sont liés au sous-équipement en IRM (imagerie par résonance magnétique).

Avec 10 équipements par million d’habitant, la France est le pays le moins équipé d’Europe. Nos voisins suisses en ont 26 par million d’habitants, et les Allemands 20.

Affinons l’analyse : le délai d’attente moyen en France est de 32 jours. En Alsace, il est de 50 jours. La Guadeloupe et la Réunion ont, avec l’ïle de France, les délais d’attente plus courts.

L’Alsace a les plus mauvais chiffres de France,  la France a les plus mauvais chiffres d’Europe.

Qui n’a pas eu dans sa famille un parent angoissé à l’idée d’avoir un cancer ou un parent terrassé par un AVC ? Comment peut-on tolérer d’avoir en Alsace des délais tellement longs lorsqu’il s’agit de faire un diagnostic vital ?

Nous devrions avoir en Alsace, avec notre régime local d’assurance maladie performant et équilibré, le meilleur système de santé. Or ce n’est pas le cas. Cherchez l’erreur. Il n’est pas nécessaire d’être énarque ou polytechnicien pour comprendre que les cotisations prélevées en Alsace servent aussi à financer des déficits creusés ailleurs.

C’est l’ARS – agence régionale de santé – qui a la charge d’organiser le système de santé en Alsace. En réalité l’ARS est un organisme chargé de mettre en œuvre une politique décidée à Paris. Son directeur est nommé en conseil des ministres et son conseil de surveillance est présidé par… le préfet. Le mouvement régionaliste Alsace d’Abord avait mis en garde les responsables politiques Alsaciens contre la loi Hôpital, patients, santé et territoires du 21 juillet 2009. Cette loi dépossédait les élus et les acteurs régionaux de tout pouvoir dans le domaine hospitalier. Les parlementaires alsaciens avaient pourtant voté cette loi.

Et tout aussi révoltante est l’impossibilité pour un malade alsacien de bénéficier du remboursement de la sécurité sociale s’il s’adresse à un hôpital du Pays de Bade ou de Bâle. De l’autre côté du Rhin, le taux d’équipement en IRM est le double d’ici, mais l’administration française, centralisée à outrance, ne prévoit pas de coopération possible entre l’Alsace et nos voisins rhénans.

La publication de ces statistiques sur l’IRM intervient quelques jours après le vote par le Conseil régional d’une motion sur le report à 2014 de la fusion des collectivités. Cruelle coïncidence ! Le mouvement régionaliste a rappelé il y a moins d’une semaine que la compétence de l’organisation du système de santé devait être transférée à la Région. Au lieu de quoi, les responsables de l’UMP envisagent, pour après 2014, le transfert vers la Région… de la médecine scolaire ! Sans être sûrs d’ailleurs, que Paris accepte.

À ce train là, ce n’est pas demain que les malades en Alsace obtiendront des rendez-vous pour une IRM aussi vite que les Suisses ou les Allemands.