Agences de développement économique : la division fait mal à l’Alsace


Depuis sa création en 1989, le mouvement régionaliste Alsace d’Abord a inscrit dans son programme la fusion départements-région mais aussi la fusion des agences de développement économique, ces organismes entretenus à grand frais par le contribuable et chargés – en théorie – du développement économique. Le CAHR dans le Haut-Rhin, l’ADIRA dans le Bas-Rhin et ALSACE INTERNATIONAL qui dépend de la Région, voilà les trois organismes qui se faisaient autrefois concurrence pour cajoler les industriels étrangers et les inciter à s’implanter dans notre région.

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Le simple bon sens aurait dû conduire les dirigeants politiques à fusionner ces organismes pour n’en faire qu’un seul. Eh bien non ! Les responsables alsaciens ont préféré conserver les trois agences et répartir entre elles les champs de prospection. Certains ont appelé cela ironiquement le « Yalta alsacien ».

20 ans après, rien n’a avancé. Cette fusion, rendue nécessaire pour faire face à la crise et à l’évolution de l’environnement européen et international, est pourtant facile à réaliser ; cela relève de la décision des collectivités et de leurs présidents. C’était d’ailleurs une promesse des candidats lors de la campagne des élections régionales en 2010.
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Où en est-on aujourd’hui ? On piétine ! Certains élus, pour faire traîner les choses, proposent de « missionner un cabinet d’audit et de conseil pour expertiser le fonctionnement des agences actuelles, leurs pratiques, et pour proposer un modèle d’organisation correspondant à notre ambition ».
D’autres en sont encore au Yalta alsacien, puisqu’ils proposent de défendre le Haut-Rhin  d’abord.
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Cette situation a de quoi faire honte aux chefs d’entreprises alsaciens qui tiennent la barre de leurs entreprises au cœur de la pire des tempêtes. Et si elle fait honte à ces entrepreneurs et met en péril leurs salariés, elle fait mal à l’Alsace. Une région qui parle à quatre voix (Etat-Région-Départements) sur n’importe quel sujet, ne fait pas le poids face à des lands allemands et des cantons suisses qui prospectent d’une seule voix.
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Il faut une seule agence économique, et vite ! L’Alsace a besoin de stratégies opérationnelles. Ceux qui s’y opposent ou qui inventent chaque semaine des nouveaux freins porteront la responsabilité des effets néfastes sur l’image de l’Alsace, son attractivité et son efficacité.
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Jacques Cordonnier, Président d’Alsace d’Abord